Saw Administratrice en Chef
Messages : 2873 Date d'inscription : 27/08/2011 Age : 33 Localisation : Auvergne
| Sujet: Nouvelle : La conséquence de nos actes Lun 25 Juin - 13:40 | |
| Nouvelle pour le concours du CROUS 2012 Pas de prix, mais je l'aime quand même La conséquence de nos actes - Spoiler:
- Encore en plein travail monsieur Haupman ? - Eh oui, demain on change de ville. Il faut que je me prépare. - Une autre université ? - Effectivement Andrea. J’ai déjà repéré deux, trois cas intéressants. - Vous êtes quelqu’un de formidable Monsieur, vous servir ainsi de vos pouvoirs, c’est… épatant. - Il est bien trop tard pour me jeter des fleurs, mademoiselle. Vous feriez mieux de rentrer chez vous.
Sous le regard admiratif de sa jolie secrétaire, Calx Haupman se replongea dans une pile d’ouvrages poussiéreux. Elle soupira et retourna à son bureau pour ranger ses affaires. Il était bientôt deux heures du matin, même si elle aurait préféré rester à ses côtés elle se devait de partir. Marchant sur la pointe des pieds pour ne pas faire claquer ses talons contre le lambris tout juste ciré, elle s’en alla. L’homme qui se tenait toujours sur son siège de bureau était un trentenaire peu conventionnel. Doté d’une chevelure brune revêche et d’un début de barbe crépue, il passait le plus clair de son temps à aider les autres. Comment, me direz-vous ? Eh bien, en leur faisant comprendre la conséquence de leurs actes d’une manière peu orthodoxe…
Huit heures trente, une sonnerie stridente résonna dans l’appartement. Un bruit sourd puis un grognement la fit taire.
- Encore un fichu réveil cassé. Andrea va me tuer…
Un pied après l’autre, il sortit de son lit pour faire face à un capharnaüm digne d’un adolescent de quinze ans.
- Demain, je rangerai demain. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en ... ah non, j’y suis déjà !
Un rire guttural sortit de sa gorge tandis qu’il se dirigeait d’un pas las dans sa salle de bain. Aujourd’hui encore il ne se rasa pas. Se regarder dans la glace était bien trop pénible pour lui. Sa routine habituelle continua jusqu'à neuf heures. Sans rien avaler, il partit. Il devait être sur le boulevard Lafayette à dix heures cinq précisément. Il ne mit pas bien longtemps à trouver le passage piéton qu’empruntaient des centaines et des centaines d’étudiants chaque jour. Il reliait deux universités connues sous le nom de Blaise Pascal et Gergovia. Un feu avait été mis quelque temps plus tôt, mais certains, pressés, continuaient à traverser à n’importe quel moment. Sa cible était en vue, mignonne, avec une jupe et des collants orange qui égayaient cet hiver bien rude. Elle était enfin à sa portée. Alors, sans attendre, il lui mit une main aux fesses. Autant lier l’utile à l’agréable. Il lui fallait un contact, et celui-ci lui plaisait bien. Ce qui se passa ensuite était invisible aux yeux de tous les humains. Deux substances gazeuses et étincelantes s’échappèrent de leurs corps mutuels pour s’échanger. Les yeux de Calx tournèrent dans leurs orbites tandis que la jeune femme continuait son chemin. Comme à son habitude, elle regarda vite fait des deux côtés et traversa, qu’importe si le feu était rouge pour les piétons, son temps était précieux…
- ATTENTION ! hurla une voix terrifiée derrière elle.
Mais il était trop tard, une Fiat arriva vite, trop vite. L’étudiante eut juste le temps de voir le regard horrifié de l’automobiliste. Malgré le crissement des pneus, son corps percuta le pare-chocs du véhicule de plein fouet. Il fut projeté sur cinq mètres et heurta dans un bruit mortel l’asphalte. Du sang ruisselait le long de sa bouche. Le corps de monsieur Haupman gisait sur le boulevard Lafayette tandis que la fille aux collants orange restait pétrifiée devant la scène. Ça aurait pu être elle, elle était persuadée que c’était elle…
- Bonjour Monsieur, vous allez bien ? - Evidemment, comment pourrais-je aller mal après m’être soigneusement fait écraser par vos soins ? - Mais monsieur vous savez bien… -… que vous êtes peinée de me faire subir ces horribles douleurs à chaque fois. Je sais, je sais. Pas de problème pour hypnotiser les ambulanciers et me faire sortir en douce ? - Aucun, ils sont toujours aussi suggestifs, expliqua Andrea en rangeant un pendule d’argent dans la poche intérieure de sa veste. - Tant mieux. De toute façon, qui pourrait résister à vos charmes ? - Vous monsieur, répondit-elle les joues rougies, mais il lui avait déjà tourné le dos et s’apprêtait à partir. - On se voit demain à cinq heures. Je n’ai pas envie de mourir une nouvelle fois aujourd’hui. - Bien monsieur, bonne journée monsieur.
Il faisait nuit noire sur la Place du 1er Mai malgré le faible éclairage qui luttait de tout son possible pour éclaircir le chemin des passants. Monsieur Haupman se promenait mains dans les poches, grognant dans sa barbe. Il regardait toutes les minutes le cadran de sa montre. Une silhouette apparut enfin de l’autre côté du passage clouté, bien trop svelte pour être sa secrétaire. Il bougonna de nouveau en tournant autour du feu qui indiquait aux piétons qu’ils ne pouvaient le traverser pour l’instant. Enfin, une femme terriblement sexy arriva. Andrea s’était mise sur son 31 pour leur sortie, ses vêtements s’ajustant à merveille sur ses rondeurs. Devant tant de beauté, il ne put s’empêcher de sourire. Le feu passa au vert et Calx s’élança sur le passage, rempli d’allégresse, quand soudain une voiture venue de nulle part le percuta violemment.
- CALX ! hurla la voix d’Andrea remplie d’horreur. Oh mon dieu, Calx, CALX !
Sanglotante, bouleversée, elle s’agenouilla auprès de monsieur Haupman, couvrant de baisers sa main blessée. Elle jouait magnifiquement bien son rôle de femme éplorée, pourtant… pourtant Calx était persuadé que les larmes qu’elle versait étaient plus que sincères. Cinq jeunes sortirent paniqués de la voiture. Une des étudiantes s’écroula dans les bras de son amie tandis qu’un autre s’enfuyait en prenant ses jambes à son cou. Le conducteur, en état de choc, s’approcha apeuré d’Andrea.
- Madame… comment … - APPELEZ UNE AMBULANCE, s’écria-t-elle hors d’elle devant si peu de réaction. - Oui, oui, tout de suite.
Le garçon sortit son portable de sa poche et le laissa maladroitement tomber par terre. Tremblant, il le ramassa et composa enfin le numéro tant attendu.
- Mon amour, je t’en supplie, ne me quitte pas. Tu ne peux pas me faire ça, tu ne peux pas nous faire ça ! Je ne veux pas que notre fils grandisse sans son père ! Je t’en conjure, résiste, je t’en prie, implora Andrea. Je t’aime tellement, je …
Mais elle ne put finir sa phrase, sa douleur était trop grande. Devant cette tirade, les quatre jeunes encore présents furent secoués d’un violent frisson. Ils empestaient l’alcool mais elle ne put leur lancer un regard accusateur, ses yeux étaient rivés sur le visage pâle de Calx. Affrontant une douleur atroce, il tourna la tête pour mieux voir sa secrétaire en larmes. Faiblement, il lui sourit et dans un dernier souffle murmura :
- Andrea, je ne te quitterai ja-jamais… - Non… non… NON !
Mais ses cris n’y changèrent rien, l’homme qu’elle aimait venait de mourir devant les quatre jeunes traumatisés. Mission accomplie. La scène du crime se volatilisa, Andrea fit passer toute cette histoire pour un simple rêve ; avec les litres d’alcool qu’ils avaient ingurgité, ils n’eurent pas de mal à tout accepter tout en suivant le pendule du regard. Les étudiants attendaient qu’un ami sobre vienne les chercher. Il valait mieux pour eux ne pas conduire avec au moins deux grammes d’alcool dans le sang. Sait-on jamais ce qui peut se passer en sortie de boite, ça peut être dangereux… La seule trace matérielle de ce qui venait de se passer se trouvait sur le pare-chocs légèrement amoché de la voiture.
- Vous allez bien ? - Evidemment Andrea, qui n’irait pas bien après votre magnifique démonstration d’actrice ? Mais la prochaine fois que vous jouerez le rôle de ma femme, accentuez plus les baisers et les caresses, ça nous rendra plus crédible… - Vous êtes un idiot, répliqua-t-elle en essuyant les dernières larmes qui coulaient le long de ses joues.
Nos deux protagonistes regardaient d’un air las les étoiles, assis sur les sculptures qui ornaient la Place du 1er Mai.
- C’étaient des étudiants, n’est-ce pas ? - Effectivement, le jeudi soir ou plutôt le vendredi matin est une nuit propice à nos missions. - Pourquoi choisissez-vous toujours des étudiants ? - Parce que j’en étais un moi aussi, avant de devenir ce que je suis. Les journées à la fac à déconner, les soirées dans ma piaule à réviser, les week-ends chez mes parents ou avec ma copine de l’époque, les fêtes de médecine, les journées d’intégration, les exams et puis les résultats des exams. On n’est pas bien conscient de tout ce qui nous tombe dessus, des enfants qui deviennent des adultes sans le savoir vraiment, sans en prendre conscience. On agit sans prendre garde à la conséquence de nos actes… Mais un jour la cruelle réalité nous tombe dessus. Et on se retrouve avec un poids bien trop lourd à porter. Ou on se retrouve six pieds sous terre avec pour seule porte de sortie un contrat avec le diable ou Dieu, ça revient au même de toute façon. Notre âme ne nous appartient plus. - Vous êtes libre d’arrêter monsieur. - Eh bien non, c’est ce qu’on peut croire à première vue, mais non. La culpabilité me rongerait à vue d’œil. J’ai gâché ma chance, si ces jeunes peuvent vivre leur vie d’étudiant et rentrer dans le monde des adultes sans commettre les mêmes erreurs que moi, c’est une bonne chose. Cette période réunit presque toutes nos premières fois : notre première relation sexuelle, enfin maintenant c’est plus vraiment à 18 ans mais bon, notre permis, notre première voiture, notre premier appart, notre premier pas dans le monde actif… Tout ceci est ancré dans notre mémoire bien plus profondément et une erreur commise durant cette période le sera tout autant. Je suis peut-être un peu trop paternaliste, mais si grâce à moi ils peuvent avoir une deuxième chance, eh bien ils l’auront. Ils tourneront en rond pendant quelques années : fêtes, cours, révisions, examens, fêtes, cours, révisions, examens… un regard nostalgique sur le passé, un regard plein d’appréhension sur le futur, et un présent mouvementé. C’est ça la vie étudiante. - Je comprends très bien votre vision des choses, monsieur Haupman, mais votre vie n’est pas gâchée… - Appelez-moi par mon prénom, Andrea. - Avec plaisir… Calx.
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asleif Gobeuse de raisins professionnelle
Messages : 1085 Date d'inscription : 18/08/2012 Age : 33 Localisation : entre deux lignes
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Dim 19 Aoû - 19:03 | |
| J'ai un peu de mal à rentrer dans cette histoire, la secrétaire et son patron me laissent assez perplexe dans leurs actions...Ce n'est pas mal écrit et l'idée est bien mais j'ai quand même du mal à accrocher... | |
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Saw Administratrice en Chef
Messages : 2873 Date d'inscription : 27/08/2011 Age : 33 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Dim 19 Aoû - 19:29 | |
| Ok =) Ca change selon les gens | |
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Soph
Messages : 104 Date d'inscription : 24/07/2012 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Jeu 23 Aoû - 13:44 | |
| Je trouve l'histoire géniale! Par contre je pense que tu devrai approfondir sur le fameux pourvoir de Calx, parce que je ne comprend pas trop comment et pourquoi il arrive a faire ce qu'il fait, si ce n'est avec l'aide de sa secrétaire qui efface le tout sous hypnose .. | |
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Saw Administratrice en Chef
Messages : 2873 Date d'inscription : 27/08/2011 Age : 33 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Jeu 23 Aoû - 15:58 | |
| Pas mal de gens veulent que j'en fasse un roman, mais non, je ne dirai rien d'autre, à vous d'imaginer avec tout les indices et de vous faire votre histoire ! Merci | |
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Soph
Messages : 104 Date d'inscription : 24/07/2012 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Jeu 23 Aoû - 16:40 | |
| Bah oui parce qu'on est trop curieux de savoir le comment du pourquoi!! :d Mais bon t'en fais pas pour imaginer le tout a ma sauce! | |
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Lunatoscope Miss SAWF 2013
Messages : 676 Date d'inscription : 18/10/2012 Age : 30 Localisation : Dans les étoiles
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Jeu 2 Mai - 16:06 | |
| Après avoir délaissé un peu trop longtemps le forum je reviens et tombe sur cette fabuleuse partie remplie de nouvelle que je n'avais pas vu auparavant hé hé hé ! Quelle chance ^-^ Cette nouvelle me laisse extrêmement perplexe...C'est bien écrit mais j'ai du mal... avec l'histoire je pense. Je sais que c'est voulu mais tout est bien trop sous-entendu pour moi. Les pouvoirs de Haupman, le rôle de sa secrétaire, comment ils se sont rencontrés, comment il en est arrivé là etc... J'aimerais bien savoir, pour mieux comprendre. Par exemple, le passage avec la femme aux collants orange, je l'ai lu mais je n'ai absolument pas compris ou tu voulais en venir. Enfin, il a percuté la voiture à sa place mais comment ? Pareil, comment est-il encore vivant ? Enfin bref, je me pose beaucoup trop de questions après avoir lu cette nouvelle pour l'apprécier comme il le faudrait xD | |
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Saw Administratrice en Chef
Messages : 2873 Date d'inscription : 27/08/2011 Age : 33 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Nouvelle : La conséquence de nos actes Jeu 2 Mai - 16:35 | |
| Les jurys ont du penser comme toi :3
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